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« Avant d’avoir notre première machine à laver, vers 1960, le lavage du linge pouvait prendre une partie de la journée. Après avoir pris l’eau à la citerne, je la mettais dans la lessiveuse sur le poêle. J’ajoutais des cristaux de soude et le linge de coton blanc, puis il fallait faire bouillir, en surveillant bien les enfants. Ensuite, je plaçais les vêtements dans un baquet posé sur un trépied et je les frottais à la brosse, sur une planche de bois. Le linge n’était pas blanc après toute ces opérations, il était plutôt couleur de terre ! Il fallait faire plusieurs rinçages et ajouter de l’eau de javel, puis du « bleu Reckitt », pour lui redonner sa blancheur. Et ce n’était pas encore fini : on devait tordre le linge pour qu’il soit bien essoré avant de l’étendre, dehors aux beaux jours, ou dans la cuisine le reste de l’année. Il y avait aussi le linge de couleur, les vêtements en laine. Et quand les enfants étaient petits, les couches en tissu ! Les jours suivants, le linge sec était repassé, avec deux fers posés à tour de rôle sur le poêle, pour maintenir une bonne température. Certains vêtements étaient seulement « tirés » pour les détendre. Lorsqu’on repassait pendant l’été, il fallait faire du feu exprès, quelle chaleur !
Quelques familles du village possédaient une machine à laver, actionnée par une manivelle à la main, et plus tard par un moteur : c’était une cuve munie d’un couvercle, sur lequel étaient fixées des pales, qui battaient le linge en le faisant tourner. Mais cela ne remplaçait pas les nombreux rinçages. Juste après la guerre, on a eu un pied de gaz, pour y poser la lessiveuse. Et quand j’ai fait les premiers lavages en machine, quel plaisir ! »
La vaisselle.
L’eau était mise à bouillir pendant le repas, sur le poêle. Ensuite, une bassine était posée sur la table et la vaisselle se faisait à l’eau chaude, souvent sans y ajouter de produits, car on pouvait ensuite donner le liquide aux cochons, si on en élevait. Rien n’était gaspillé ».
Lorsque nous utilisons l’eau plusieurs fois par jour, dans la cuisine, dans la salle de bains, au jardin, nous n’avons pas conscience que cet élément de confort fait partie de la vie quotidienne dans notre village depuis l’année 1958 seulement. Lors d’une réunion du conseil municipal, en mai 1938, Monsieur François de Clermont-Tonnerre, maire de Bertangles, avait souhaité doter le village d’un réseau d’adduction d’eau. Mais la guerre et la période de reconstruction décalèrent la réalisation de ce projet de…20 ans ! La fin des travaux eut lieu en juillet 58, mais il fallut plusieurs années avant que la majorité des habitants ne soit raccordée au réseau de distribution.
Auparavant, l’eau était présente en différents lieux du village : plusieurs puits, des citernes et des mares permettaient de satisfaire les besoins, pour les travaux ménagers et agricoles.
Des bertanglois évoquent leurs souvenirs :
C’est Madame Mathilde Horville qui nous parle de ces éléments importants pour le village : « Les mares récupéraient l’eau de pluie, permettaient de faire boire les bêtes et parfois d’arroser les jardins. En plus de la mare actuelle, appelée « la grande mare », il en existait une à côté de chez nous. Pour la supprimer, et pour abattre les arbres qui l’entouraient, on a demandé l’autorisation à la mairie, vers 1965. Il y en avait une autre à côté du cimetière, où se trouvent des bancs aujourd’hui. Dans la rue d’Amiens, il existait aussi deux mares, une devant la maison de Mr. et Mme. Dheilly, et une autre au bout de la rue, dans une pâture qui n’existe plus aujourd’hui ».
Dans le compte-rendu du conseil municipal du 29 mai 1934, il est précisé « qu’il est interdit de passer dans la grande mare avec des véhicules, car cela la détériore. Des pancartes seront apposées ! ». Les véhicules incriminés étaient les chevaux attelés à une carriole. Lorsque les chevaux venaient boire, l’attelage traversait tout simplement la mare…
Une autre anecdote : en novembre 1949, le conseil vote un arrêté interdisant aux « volatiles de basse-cour de venir dans la grande mare, car leur duvet peut étouffer les chevaux qui viennent s’y abreuver ». Veuillez surveiller vos poules et canards…
Madame Claire Perdriel se souvient de la manière dont on faisait la cuisine avant l'apparition des cuisinières. Elle nous raconte: « Les poêles noirs, à quatre pattes, sont apparus dans les maisons après la guerre de 14/18. Ils servaient aussi bien au chauffage de la pièce dans laquelle ils étaient placés, qu’à la cuisson des aliments. On y faisait chauffer l’eau pour la toilette, pour la vaisselle et pour laver le linge. C’était un objet vraiment indispensable, qu’il fallait allumer le matin au lever, et à d’autres moments de la journée, si l’on s’était absenté. Il fonctionnait au bois ou au charbon, et comportait un petit four.
Après 1945, on commença à trouver dans les foyers bertanglois des poêles triangulaires, appelés poêles belges, qui avaient souvent un robinet procurant de l’eau chaude. A peu près en même temps apparurent les cuisinières à bois ou charbon, avec four et plaque de cuisson. Pour poser marmites et casseroles, c’était plus pratique ! Sur le poêle ou sur la cuisinière se trouvait en permanence la cafetière, pour offrir une tasse de café à tous les visiteurs. Les emballages, qui ne comportaient pas de matière plastique, et tout ce qui pouvait brûler, étaient éliminés dans la cuisinière, ce qui évitait d’accumuler les ordures.
Peu à peu, les petits réchauds à gaz à deux feux, posés sur un petit meuble, complétèrent les appareils de cuisson, avant l’apparition des grandes gazinières, autour des années soixante.
Dans la cuisine où se trouvait le poêle ou la cuisinière, il faisait bien chaud, mais dans les chambres, en hiver, la température était glaciale. Le soir, en allant se coucher, on emportait une brique chauffée dans le four, ou une bouillotte, pour tiédir le lit. Au réveil, il y avait souvent de la glace sur les vitres, à l’intérieur de la chambre… En 1945, on a eu un hiver glacial, l’eau et le café ont gelé dans la cuisine, pendant la nuit » !
Jusqu’à l’apparition des moyennes et grandes surfaces, entre 1960 et 1970, beaucoup de produits alimentaires provenaient du village : soit des fermes, pour les pommes de terre, le lait, le beurre, les volailles, les oeufs ; soit des épiceries du village, qui vendaient du sucre, de l’huile, des pâtes, du café, du chocolat, des bonbons…Il y avait aussi des marchands ambulants, qui passaient régulièrement dans Bertangles : les boulangers de Villers-Bocage et de Coisy, les boucher- charcutiers de Poulainville (M. Quéhen, puis M. Fovet) et de Villers-Bocage. Jusqu’en 36, une charcuterie était installée à Bertangles : c’était chez « ch’Baron » (au n°13 et 14, rue d’Amiens). Un poissonnier passait également avant-guerre, avec une charrette à bras. Chez Mr. et Mme.Déplanque (parents de Mme. Débart) on achetait du beurre, fabriqué à la ferme. Ils étaient laitiers, c’est à dire qu’ils collectaient le lait dans les fermes du village, et partaient ensuite le vendre à Amiens, en porte à porte, dans le faubourg de Hem. Ils s’arrêtaient tous les jours déposer du lait au garde-barrière, sur la route de Saint-Sauveur. Mr. et Mme. Raoul Lenglet (oncle et tante de Mmes. Viarteix et Laleux) étaient « coquetiers », c’est-à-dire qu’ils vendaient des œufs, des volailles et du fromage.
La plupart des habitants élevaient des volailles, des lapins, et cultivaient des légumes pour leur consommation personnelle. Certains possédaient des arbres fruitiers. Dans les fermes et chez quelques particuliers, on élevait un cochon avec du seigle et de l’orge cuits, des pommes de terre, des déchets alimentaires et de l’eau de vaisselle (qui ne contenait pas de produit) !
Jusqu’à ce que les familles se dotent de réfrigérateurs (vers 1955, pour les premiers appareils), les produits frais étaient consommés rapidement : on cueillait ou on ramassait les légumes du jardin juste avant leur utilisation, les volailles étaient tuées et cuisinées immédiatement, le lait était acheté tous les matins pour la consommation quotidienne, et les achats aux marchands ambulants permettaient de faire les courses en fonction des besoins.
D’autres aliments étaient conservés quelques jours dans des garde-manger grillagés, placés à la cave. On y gardait le beurre, le fromage, des morceaux de viande à cuisiner rapidement, mais gare aux mouches ! Les œufs, sur lesquels on versait du silicate de soude, étaient placés dans un récipient en terre. Certains morceaux de porc étaient salés pour une longue conservation ; on faisait aussi du boudin noir, des pâtés. Les morceaux frais étaient cuisinés tout de suite, mais il arrivait que l’on en offre aux voisins, qui faisaient de même lorsqu’ils tuaient le cochon. Durant l’été, les légumes du jardin étaient mis en conserve ou salés (haricots verts) et les fruits permettaient de réaliser de délicieuses confitures ou des desserts appréciés par tous.
En semaine, les menus se composaient habituellement de pot-au-feu au lard, de poule au pot, de ragoûts, de plats à base de pommes de terre, de légumes de saison. Pas question, à l’époque, de manger des tomates au mois de janvier ! Tous les soirs, la soupe était de rigueur et il fallait finir son assiette. Le dimanche, le pot-au-feu au bœuf ou la volaille élevée à la maison, régalait la maisonnée. Le vendredi était le jour où l’on faisait « maigre » pour suivre les préceptes de l’église catholique : poisson ou omelette remplaçaient la viande. Tout le monde se souvient de la morue dessalée, qui était l’un des plats du vendredi…pas très apprécié des enfants ! Les repas ordinaires ne se terminaient pas forcément par un dessert, comme aujourd’hui. Il n’y avait ni yaourts, ni glaces ! Seulement des fruits, selon la saison.
Le pain tenait une place importante dans les repas. Il était vendu sous forme de grosses miches, dans lesquelles on coupait de grandes tranches. Le pain n’était pas considéré comme l’aliment qui fait grossir! Lors des mariages, plusieurs plats de viande pouvaient se succéder : langue de bœuf, rôtis de veau, gigots, lapins, volailles ; tartes et gâteaux battus étaient les desserts les plus couramment servis. Pour la fête du village, on apportait un soin tout particulier au menu, et les desserts faisaient la réputation de la bonne cuisinière : tartes « à libouli », « à pruno », crème aux œufs, gaufres.
Pendant la guerre, les restrictions n’ont pas permis de se nourrir de la même façon, certains produits étant introuvables. Les rutabagas et les topinambours ont fait leur apparition dans les menus, les betteraves à sucre, bouillies, ont servi à fabriquer de la mélasse, pour remplacer le sucre. A la place du café, on a utilisé de l’orge grillée, et des racines d’endives séchées pour fabriquer de la chicorée. On a même essayé de faire de la pâte à crêpes avec du blé concassé, c’était immangeable !
L’eau : Les puits, les mares, les travaux ménagers
Madame Claire Perdriel, native de Bertangles, se souvient de cette époque : « Il y avait cinq puits dans le village : l’un d’eux se trouvait rue du moulin, devant la maison n°22 ; un autre était situé sur la place, à l’emplacement du banc actuel : celui-là fournissait beaucoup d’eau; il y en avait un troisième à l’intersection de la rue de l’église et de la rue du cimetière, le long du mur de la ferme de Mr. et Mme. Thulliez. ; le quatrième puits se trouvait rue d’Amiens (devant le n°7). On utilisait un seau pour remonter l’eau, qui était utilisée pour la boisson, la cuisson des aliments…Plusieurs fois par jour, les femmes et les enfants allaient tirer de l’eau !
Un cinquième puits, situé à l’emplacement du château d’eau actuel, a été creusé par les anglais au moment de la guerre de 39/45, on allait y chercher l’eau avec une tonne attelée à un cheval, surtout pour les besoins de la ferme. Ces puits n’ont plus été utilisés lorsque l’eau est arrivée dans les maisons, les trous ont été bouchés par une dalle en ciment, que l’on voit aujourd’hui aux emplacements que j’ai cités.
Beaucoup de personnes possédaient une citerne dans leur cour, pour tous les besoins ménagers, lessive, vaisselle, toilette, et pour les bêtes. Mais il fallait bien sûr aller la chercher, ça faisait les muscles ! Et l’hiver, on attrapait « la piquette » aux mains… »
Les puits
Les mares
Les travaux ménagers
LE FEU :
Chauffage et cuisson
Monsieur Gérard Deflesselles nous informe qu’un autre puits avait été creusé par les anglais, durant la guerre de 14/18, en haut du chemin d’Amiens, pour les besoins des troupes stationnées à Bertangles. En 1933, le conseil municipal avait voulu remettre en service ce puits laissé à l’abandon, car la commune manquait d’eau potable. En explorant la cavité, le maire et ses conseillers s’étaient alors aperçus que ce « puits des anglais » avait été rebouché, au moment de leur départ, par ceux qui l’avaient eux-mêmes creusé !
LES ALIMENTS :
Origine des produits
LES ALIMENTS :
La conservation
LES ALIMENTS :
Le repas
Autrefois, les vêtements portés pendant la semaine étaient robustes et pas trop salissants, pour travailler dans les champs, à la ferme, ou à la maison. Il y avait aussi les " habits d'el dimanche " que l'on portait pour aller à la messe et pour les grandes occasions, et que l'on retirait pour reprendre le travail de cour.
L’habillement : Colette Cavillon raconte :
Pendant l'hiver, très froid à l'époque, les hommes mettaient dans leurs bottes des " peno " (chutes de tissu enroulées autour de la jambe et du pied) et même de la paille. Parfois on se protégeait les pieds en plaçant dans le fond des chaussures des graines de moutarde enveloppées. Elles avaient le pouvoir d'activer la circulation du sang et de réchauffer. Ceux qui roulaient en vélo plaçaient du papier journal contre la poitrine sous la veste, pour s'isoler le mieux possible du froid glacial de janvier et février.
Les vêtements étaient raccommodés, plusieurs fois si besoin, et on les usait " jusqu'à la corde ". On ne jetait rien ! Tout était réutilisé, comme pièce de raccommodage ou comme chiffon. Pour continuer à porter les chemises, les cols et les poignets étaient retournés, et ça repartait pour un tour... Les vieux manteaux ou d'autres tissus épais servaient à fabriquer les pantoufles d'hiver. On apportait le tissu à Madame Armantine, qui habitait au bout de la rue de la place (n°11 aujourd'hui), et elle en faisait des chaussons.
Les femmes reprisaient ou tricotaient le soir, après souper, à côté du poêle. Les pulls étaient détricotés pour récupérer la laine lorsque les manches et les bords étaient abîmés. On fabriquait alors un autre pull en tricotant la laine récupérée avec un nouveau fil, pour renforcer la laine usagée. On avait de superbes pulls chinés ! Pas de gaspillage…
Dans les familles, qui avaient souvent plusieurs enfants, on " descendait " les vêtements du plus grand jusqu'au plus petit.
Ces vêtements étaient parfois achetés auprès des colporteurs qui passaient dans les villages. Mais beaucoup de femmes cousaient ou faisaient confectionner leurs habits par des couturières ou " travailleuses à façon ". A Bertangles, Madame Mireille Houbron et ma mère, Thérèse Cavillon, cousaient pour plusieurs personnes. Juste après la guerre, on a beaucoup utilisé des couvertures de l'armée pour en faire des vêtements chauds. Certains étaient teints pour en changer la couleur. La teinture noire était utilisée aussi dans les familles endeuillées, pour transformer la garde-robe et en faire une tenue de circonstance. A cette époque, on portait le deuil pendant un certain temps, voire une année ou plus. Ensuite on s'autorisait le demi-deuil : on passait du noir au gris, puis au mauve.
Au moins jusqu'à la fin des années soixante, les femmes portaient un chapeau pour aller à l'église car c'était l'usage. Ces chapeaux étaient plus élégants pour les cérémonies telles que mariages, communions. Ma mère les réalisait pour sa famille, pour accompagner les tenues qu'elle cousait. Pour la fabrication de ces chapeaux, elle utilisait de la tarlatane (sorte de gaze amidonnée), du feutre, des soieries pour les modèles d'été. Elle les agrémentait de fleurs, d'oiseaux, de rubans. Ces accessoires étaient coordonnés à la toilette et souvent transformés, pour en faire long usage ".
Pour aller à l'école les enfants portaient obligatoirement un tablier, noir ou gris, au-dessus de leurs vêtements. Certains enfilaient en plus des manchons en tissu, pour protéger le tablier au niveau des coudes. Mes parents m'ont dit qu'avant la dernière guerre, les enfants avaient des galoches cloutées, fourrées ou non, et pendant la guerre, des sabots à semelles de bois souvent protégées de clous. Cela permettait de les user moins vite. J'ai eu des sabots en bois et en raphia, fourrées avec de la peau de lapin. On portait aussi des chaussettes tricotées main, et ça grattait !
La santé
Lorsque les enfants ou les adultes tombaient malades ou se blessaient, le médecin n'était pas appelé de façon systématique.
Les gens se soignaient avec des produits simples, parfois avec des plantes du jardin. - Contre la toux : cataplasmes avec de la farine de graines de moutarde, dans un linge placé contre la poitrine.
- Contre la fièvre : bains de tilleul ou d'eau tiède, pour faire baisser la température.
- Contre le rhume : miel, infusion de feuilles ou de fleurs de ronce.
- Contre l'angine : badigeon au bleu de méthylène.
- En cas de coupure : eau de javel diluée, un peu de salive sur une feuille de papier à cigarette.
- En cas de digestion difficile : bicarbonate de soude.
- Pour combattre la constipation : " suppositoires " avec de petits morceaux de savon de Marseille.
- Pour combattre la diarrhée : l'eau de cuisson du riz.
- Pour une bonne vitalité : huile de foie de morue… et aux changements de saisons, la purge pour les enfants !
Quelques personnes du village étaient capables de soigner leurs concitoyens :
Mme Alice Déplanques (grand-mère de Geneviève Débart) faisait des piqûres et soignait les blessures avec la racine de " consoude " grattée sur un tissu bouilli et javellisé.
Dans les villages alentour, il y avait des femmes qui aidaient aux accouchements : Marie Rambour à Coisy, Noëmie à Allonville…
A partir de 1923 et jusqu'en 1939 le bureau de bienfaisance a nommé une dame visiteuse pour assurer la surveillance des femmes en couches et allaitantes (archives municipales). Dans le compte-rendu du conseil municipal du 3 décembre 42, il est noté que : " le conseil approuve les décisions du bureau de bienfaisance, concernant la nomination de Madame de Clermont-Tonnerre comme surveillante des femmes en couches "
La santé pendant la guerre :
" La Demeure " (où se trouvait l'atelier de poterie jusqu'en 95) était appelée durant la guerre de 39/45 " le Dispensaire ". Cette maison appartenait à la famille de Clermont-Tonnerre. Melle.de Saize y donnait des conseils et des soins aux personnes nécessiteuses dans le village.
Les loisirs : théâtre, soirées, jeunesse agricole chrétienne
Du théâtre à Bertangles
Durant quelques années, des habitantes et habitants de Bertangles se sont initiés aux joies des planches, sous la conduite d'un amateur de théâtre :M. Labanca.
Mme Mauricette Nèves a fait partie de cette troupe théâtrale, avec son époux Victor, et elle nous parle de cette période :
" Les représentations ont commencé juste après la guerre, dans l'ancienne salle des fêtes du village située à l'entrée du camping, prêtée par la famille de Clermont-Tonnerre. Elles avaient lieu le dimanche après-midi, devant un nombreux public. On y jouait du Courteline : " On purge bébé ", " On demande un ménage ", et des pièces du patrimoine théâtral français : " la porteuse de pain ", "j'y suis, j'y reste ! ". La troupe s'est produite dans des villages voisins, et jusqu'à Saleux, en dormant chez l'habitant !
Les répétitions avaient souvent lieu chez , qui habitait rue d'Amiens, ou chez l'un ou l'autre des acteurs. Nous étions alors âgés de 16 à 32 ans. Je me souviens des bertanglois qui ont eu le plaisir de faire partie de la troupe : Rachel Viarteix, Ghislaine Laleux, Robert et Mireille Houbron, Aurèle Horville, Jean-Marie et Ginette Thulliez, Pierre Deroo, Roger Prost qui jouait de la musique. Hélas, plusieurs d'entre eux nous ont quittés aujourd'hui… Ce furent de belles années vécues ensemble, durant lesquelles nous avons joué la comédie ! "
Mme Abadie nous raconte :
Les soirs d'été, plusieurs voisins sortaient leurs chaises sur le pas de la porte, on causait, les enfants jouaient dans la rue du moulin ; ce n'était pas dangereux, car les voitures n'étaient pas nombreuses. On restait dehors jusqu'à la tombée de la nuit. Le reste de l'année, les hommes écoutaient le poste de T.S.F., les femmes tricotaient ou reprisaient.
Lorsque la télévision a fait son apparition dans le village, vers 1950, les familles qui l'ont achetée en premier invitaient parfois leurs voisins à regarder des émissions comme " La piste aux étoiles ", des matches de foot, des mariages princiers… On était parfois nombreux autour d'un même poste de télé ! "
Le premier poste de télévision aurait été acheté par M. Joachim, rue d'Amiens, en 1949. C'était un poste en noir et blanc et le programme ne comportait qu'une seule chaine
pas de problème pour le choix !
Les fêtes organisées par la J.A.C. : (jeunesse agricole chrétienne).
Tous les ans, une fête était organisée dans l'un des villages du canton. Chaque village fabriquait un char sur un thème (exemple : l'Egypte, Tahiti, l'Alsace, la fête des mères…). Le char, suivi à pied par les jeunes, rejoignait le lieu de la fête. Là, une messe était célébrée en plein air, dans une pâture. Un défilé de l'ensemble des chars avait lieu dans le village d'accueil, puis des sketches et des chants clôturaient cette après-midi de fête.
A Bertangles, il y eut ce rassemblement dans l'avenue du château, sans doute en 1955.