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Les cérémonies religieuses
Il y a plusieurs décennies, la vie des gens de notre village était ponctuée par des cérémonies religieuses. Madame Rolande Deflesselles nous raconte comment celles-ci se déroulaient à l'époque, c'est-à-dire à partir des années trente, jusqu'aux environs des années soixante
Le Baptême.
" Les nouveaux-nés étaient baptisés quelques jours ou quelques semaines après leur naissance, en fonction de la saison : l'hiver, l'église était glaciale ! S'il arrivait qu'un bébé, pas encore baptisé, tombe malade, le curé venait alors au domicile des parents pour l'ondoyer, c'est-à-dire faire un baptême d'urgence. Plus tard, lorsque l'enfant était guéri, on le conduisait à l'église pour le présenter à la Vierge Marie.
Lors du baptême, c'était souvent la femme qui avait assisté la maman lors de l'accouchement, qui portait le bébé à monsieur le curé. La maman n'était pas toujours présente au baptême de son enfant ".
La communion solennelle.
" Les futurs communiants participaient à une retraite de trois jours à l'église, durant laquelle ils se préparaient pour la communion. Celle-ci avait lieu le dimanche de Pentecôte. Lorsque la célébration se déroulait en l'église de Villers-Bocage, les bannières de Sainte-Catherine et de Saint-Nicolas accompagnaient les communiants pendant la procession d'entrée. Il fallait se lever de bonne heure, car la messe avait lieu à 8 heures du matin ! Les garçons étaient vêtus d'un costume bleu marine et d'un brassard blanc autour du bras. Jusqu'aux années trente, ils portaient une couronne de fleurs sur la tête ! Les filles revêtaient une longue robe blanche, en mousseline ouvragée. Un voile complétait l'habillement des communiantes.
Après la messe, les familles offraient du gâteau à leurs invités, puis tout le monde attendait le repas de midi. Pour ma communion, mes parents avaient tué un mouton : au repas, on avait donc mangé des côtelettes, du gigot, ainsi que des dindons. Les repas de fête comprenaient en général plus de viande que de légumes !
Vers 3 heures de l'après-midi, l'estomac fort rempli, tout le monde se rendait aux vêpres à l'église. Chaque communiant portait une brioche chez ses voisins ou ses connaissances, pour leur faire partager la fête. On offrait aussi des images pieuses à sa famille.
Le lendemain, lundi de Pentecôte, les enfants partaient en voyage pour une pèlerinage : Notre- Dame de Lorette, Notre-Dame de Brebières, la chapelle de Monflières, la basilique d'Albert, étaient les destinations les plus courantes ".
" Les futurs mariés allaient inviter les membres de leur famille, en leur rendant visite : on n'envoyait pas de faire-part ! Le mariage avait lieu souvent un jour en semaine, pas forcément le samedi comme aujourd'hui. La messe de mariage était célébrée le matin, vers 11 heures. Alors, après la célébration, les parents offraient des sandwiches, de la tarte et du vin.
Ensuite, toute la noce se rendait dans les cafés du village pour passer l'après-midi à causer et à trinquer au bonheur des mariés. Vers les années trente et même au moment de la guerre, il existait quatre cafés dans Bertangles (il y en a eu jusqu'à sept dans notre village !). En fin d'après-midi avait lieu le repas de noce, la plupart du temps chez les parents de la mariée. On commençait par une soupe à la poule, puis on pouvait servir de la langue à la sauce tomate, des rôtis, des volailles : aux repas de fête, on mangeait beaucoup de viande. Puis c'étaient des tartes, du gâteau battu, et parfois du champagne.
Des musiciens faisaient danser les invités de la noce jusqu'au milieu de la nuit ; parfois, il y avait un seul accordéoniste, parent ou ami de la famille. Dans la soirée, les mariés essayaient de s'éclipser le plus discrètement possible, mais des farceurs fermaient parfois la porte et cachaient la clé : il est arrivé que la mariée se sauve par la fenêtre en utilisant une échelle ! Les nouveaux époux rejoignaient alors la maison prêtée par des amis, dont l'emplacement était tenu secret.
Le lendemain, une messe était dite pour les défunts des deux familles. Puis la fête se poursuivait et l'on mangeait les " restes " avant de reprendre ses occupations habituelles ".
Les obsèques
"Durant les jours qui précédaient les funérailles, le défunt était veillé par ses proches. Les voisins et les amis visitaient la famille et venaient prier un " pater " pour le repos de l'âme de la personne décédée. Le jour du deuil, 4 personnes portaient le cercueil, il s'agissait souvent de voisins : à Bertangles, il n'y avait pas de corbillard.
Avant d'arriver au cimetière, le cortège s'arrêtait devant le calvaire situé à côté de chez Madame Horville, et tout le monde disait un " pater ". D'une façon habituelle, tous les villageois assistaient aux obsèques.
Les membres de la famille les plus proches de la personne décédée, portaient le deuil assez longtemps, certaines personnes âgées s'habillaient d'ailleurs en noir jusqu'à la fin de leur vie " conclue Madame Deflesselles.
1923
1933
Les mariages